13 maggio

Mardi 13 Mai 2014

Journée sous le signe du travail et des travailleurs.

Nous nous rendons ce matin au lycée d'Iglesias. Madame Le Proviseur Adjoint nous accueille dans la salle polyvalente.

Les élèves du collège Jean Jaurès retrouvent leurs amis italiens avec joie, et, en témoignage de gratitude, leur offrent des cadeaux. Nous leur présentons ensuite le film sur le voyage à Venise de 2013 ; lorsqu'ils voient à l'écran M. Vivier jouer à la guitare des chansons italiennes, les Italiens reprennent à l'unisson le refrain, suivis rapidement par les Français. Une fois encore, chanter ensemble nous rassemble.
Après être sortis du lycée, nous allons visiter l'ancienne école des enfants de mineurs d'Iglesias. Nous trouvons une école des années 1920 conservée en l'état : les pupitres, les plumes, les blouses, la baguette du maître, les affichages incitant les élèves à devenir de bons soldats... tout est d'époque. "Epoque fasciste", précise la guide ; les élèves de 3e visualisent concrètement le programme du brevet.


Puis nous montons la colline pour atteindre l'ancienne mine de Monteponi, qui a cessé toute activité en 1997. Les bâtiments industriels, construits par des ingénieurs français et italiens dans les années 1880 (à l'époque où Zola écrivait Germinal), sont à présent vidés, désossés, abandonnés ; leurs silhouettes semblent des carcasses d'une civilisation perdue, créant un contraste étrange et saisissant avec le bleu du ciel et le vert de la montagne baignée de soleil.

Nous visitons la partie restaurée de la mine : la salle des archives, puis le musée où sont exposés, sur de grandes photographies en noir et blanc des portraits de mineurs. Un siècle de travail est conservé dans la mémoire de ces lieux, de ces hommes et de ces femmes, dans ces registres et ces clichés.


Nous avons partagé un repas convivial dans les locaux de l'association pour la sauvegarde du patrimoine minier du site.



L'Histoire ne s'arrête pas là. Juste à côté, treize anciens mineurs, mis au chômage et n'ayant pas retrouvé de travail, occupent depuis quatre mois l'entrée d'un ancien puits. Ils portent sur leur visage un masque de tissu ne laissant voir que leurs yeux. Ils ont décidé de s'appeler "les Invisibles" car leur revendication (qui consiste en la reconnaissance de leur dignité) n'est jamais vue ni entendue. Abdoulaye et Cédric leur posent des questions en Italien. Ils répondent avec bienveillance, avec le désir de transmettre à de jeunes Français leur amour pour les valeurs du travail et de la dignité humaine. "Que pouvons nous faire pour vous ?" demande Cédric. Ils répondent par une incitation adressée aux élèves à travailler sérieusement à l'école, à s'impliquer dans leurs études. Les jeunes sont émus. Certains pleurent. Treize mineurs, treize étrangers mais nos frères pourtant, nous ont montré la figure de l'humanité blessée mais debout derrière leurs visages cachés. Nous chantons "Bella Ciao" à ces partisans de l'espérance.
E questo il fiore del partigiano
O bella ciao, bella ciao, bella ciao, ciao, ciao
E questo il fiore del partigiano
Morto per la libertà.
La suite de l'après-midi est pleine de joie. Les élèves se répartissent dans cinq ateliers : certains apprennent à confectionner les pizzas ...

 ... d'autres à préparer les différentes spécialités de cafés et cocktails italiens ...

 ... certains réalisent une œuvre picturale collective ...

... d'autres s'initient à l'art de la céramique ...




... et d'autres au tir à l'arc médiéval avec un maître d'armes. C'est tout l'art italien que nos élèves découvrent du côté de la conception. 

La dégustation des pizzas préparées par le groupe des cuisiniers permet un rassemblement très chaleureux entre Français et Italiens avant de regagner notre hôtel, fatigués mais des étoiles plein les yeux.




 

2 commentaires:

  1. Giovanna Infurna14 mai 2014 à 23:41

    Gli Invisibili hanno profondamente commosso tutti , nessuno escluso , adulti e adolescenti . " Cosa possiamo fare per voi ? " domanda posta da un fanciullo Francese che mi ulteriormente emozionata , grande sensibilità di un piccolo grande uomo !

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  2. La montée de Monteponi a été difficile mais on a été récompensé par le magnifique paysage des mines et l'apprentissage de nouvelles choses. La peinture a été pour moi un moment paisible et relaxant.
    Alyssa 3°5

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